04/09/16 : Pierrefonds, entrons ! # 2
Nous commençons la visite par la chapelle qui s'ouvre par un portail au sommet duquel Viollet-le-Duc s'est représenté sous les traits de Saint Jacques, entouré de Louis d'Orléans et de son épouse.
La chapelle offre une grande hauteur et une tribune en fait presque le tour et, chose curieuse, passe au-dessus du choeur.
Nous poursuivons par le donjon et la première salle, le vaste salon de réception, est magnifique avec ses boiseries de Hongrie sculptées.
Sur la cheminée : blason du Duc d'Orléans.
On y trouve la “patte” de l'architecte à travers les animaux fantastiques et le banc à dossier réversible qu'il a dessiné.
Nous passons à présent dans le cabinet de travail où dans un coin, les toilettes avec chasse d'eau, montrent la modernité des bâtiments à cette époque.
Sur le manteau de la cheminée, l’on trouve les symboles de l'Empire : l'abeille pour Napoléon I, l'aigle pour Napoléon III.
Le style des frises inspirées de motifs végétaux annonce avec presque 30 ans d'avance le style Art déco.
Nous arrivons dans la pièce la plus remarquable, la salle des preuses, située à l'endroit où le seigneur rendait justice. Elle mesure la bagatelle de 52 X 9 mètres !
Elle est magnifique.
Viollet-le-Duc s'est inspiré pour la réaliser de celle du château de Courcy, dans l'Aisne. La voûte, habillée de bois, est en réalité une charpente métallique.
On la découvre en franchissant une porte surmontée de l'aigle impérial et ornées de statues, Charlemagne et ses quatre compagnons : l'évêque Turpin, Roland, Oliver, Guillaume d'Orange.
Au fond de la pièce, 9 preuses ornent le manteau de la cheminée. Le personnage central, Sémiramis, reine de Babylone, présente les traits de l'impératrice Eugénie, les autres sont ses dames de compagnie. La dernière à droite, d'origine non noble, ne porte pas de couronne. C'est dans cette salle que Napoléan III exposait ses armures. Sa collection a été transférée aux Invalides après la chute de l'Empire.
Un petit détour par les caves où l'on peut voir les calorifères qui chauffaient le château et une exposition de répliques de gisants. Le noir presque complet ne permet pas de prendre de photos correctes. Si vous voulez néanmoins voir à quoi cela ressemble, une vidéo trouvée sur Youtub en fin d'article
Une maquette conclut la visite.
Il ne nous reste plus qu'à parcourir la galerie dont les clefs de voûte et les têtes de chapiteaux sont ornées alternativement des chimères et de représentations de différents corps de métier.
Les derniers chapiteaux représentent des scènes du Roman de Renart.
Avant de quitter l'édifice, nous visitons encore une exposition temporaire intitulée “lanternes magiques”, dans les locaux consacrés aux oeuvres Monduit, malheureusement peu visibles. J'aurais bien aimé mieux voir ces plomberies d'art que sont les épis de faîtage et la statuaire qui orne l'espace public.
( statue installée sur l'un des escaliers extérieurs du château)
Pierrefond a été violemment critiqué car ce n'est pas une restitution fidèle mais le fruit de l'imagination de l'architectte dont la devise est :
“Restaurer un édifice, ce n'est pas l'entretenir, le réparer ou le refaire, c'est le rétablir dans un état complet qui peut ne jamais avoir été.”